“En géométrie, une géodésique est la généralisation d’une ligne droite sur une surface. En particulier, le chemin le plus court ou un des plus courts chemins, s’il en existe plusieurs, entre deux points d’un espace”
Cette idée que je souhaite développer prend sa source d’un questionnement simple: pourquoi la ligne droite est-elle aussi présente dans un milieu créé par la main de l’homme? Rationalisation du monde, production manufacturée, recherche de rapidité… La ligne droite est devenue notre façon majoritaire de concevoir un objet, un déplacement, un espace.

Des concepts mathématiques à l’histoire de l’architecture, en passant par les théories des formes dans la nature, la transformation que nous appliquons à notre environnement reflète cette envie d’organisation rentable et de maîtrise productiviste.
Le projet se déclinera en plusieurs créations, croisant différents médiums sur cette thématique récurrente. La première piste est une quête essayant d’approcher l’absolu mathématique, dans laquelle je partirai à la poursuite d’une ligne droite parfaite, glanée dans la nature.
Au fur et à mesure de l’exploitation de matériaux visuels, cette ligne sera déformée par la suite des recherches : ligne de désir, courbure de l’espace, matériaux à mémoire de forme… Nous suivrons les pistes qui ramènent le concept à sa matérialité, sous forme de photographies, dessins, et sculpture notamment.

Ces recherches ont pour but d’être menées en collaboration avec des chercheurs, particulièrement en mathématiques et en sciences du vivant; et d’être traduites en formats d’ateliers.
De rencontres simples ou publiques à des créations participatives, ces échanges sont à penser en étroites collaborations.

Les premières créations ont été réalisées lors de trois workshops avec le CENTQUATRE-PARIS. Les résultats de ces ateliers sont à retrouver dans les pages suivantes : Lignes de conduite (collège), La vie d’une ligne (lycée pro), Espaces de lignes (primaire).
Les créations ont ensuite été amorcées lors d’une résidence au 104.

La ligne est multiple : c’est un vecteur d’esthétique, mais également une frontière, une trace, une théorie, une matière, un outil.
Questionner le rapport à la ligne, droite et aléatoire, permettra au projet de décrypter une partie de notre rapport au monde, celui de notre désir de rapidité, de gestion et de projection.